La république du centre
16/03/2015
Le loto de l’Alerte Saint-Jean braqué samedi soir
Samedi soir, 20 heures, un loto commence à la salle des fêtes de la rue Million, à Saint-Jean-de-la-Ruelle. Le deuxième de la journée organisé par l’association Alerte Saint-Jean (ASJ), la plus ancienne de la ville. Ils sont 370 joueurs (dix de plus que l’après-midi). Tout est sous contrôle. Pour 15 minutes encore.
Il y a d’abord eu ce « grand bruit dans le hall d’entrée », puis des enfants qui « arrivent comme des furies » dans la salle. « On a eu peur, on a pensé à un accident, mais à aucun moment à un braquage », raconte des adhérents de l’ASJ.
Ils poursuivent : « Il y a eu un léger mouvement de panique que l’organisatrice a su calmer. » Mais quand l’association se dirige vers l’endroit où « ça a pété », elle trouve deux bénévoles qui viennent d’être gazés à la lacrymogène : la caissière et un homme « qui a essayé de retenir les individus » fuyant avec la recette du soir.
« Ils étaient trois et ils se seraient masqués dans les toilettes », assure un membre d’ASJ. L’attaque viendrait donc de l’intérieur et aurait été préparée : « Ils ont repéré le fonctionnement », estime un adhérent, sinon comment savoir où se trouvait l’argent ?
Le parquet d’Orléans confirme : il s’agit « a priori de trois personnes » qui sont parties avec la caisse. Autre certitude : en plus du gaz utilisé, « deux coups de feu ont été tirés » en l’air.
La suite de la soirée s’est déroulée dans le calme. Les blessés ont été pris en charge – ASJ note d’ailleurs la rapidité d’intervention des secours -, les locaux ont été aérés afin d’évacuer le gaz et « nous avons repris le cours du loto au bout de trente minutes ».
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Malgré la poursuite du jeu et la mobilisation des bénévoles, « déception », « dépit » et « colère » occupent le cœur d’Alerte Saint-Jean (environ 700 adhérents) : « C’était un loto destiné à faire des travaux dans les locaux. Si c’est pour se faire voler, ça n’est pas la peine. »
Le conseil d’administration devrait prochainement évoquer la terrible soirée qui se solde par la perte d’au moins 4.000 euros. Quant à l’enquête, elle a été confiée à la Sûreté départementale. Les investigations doivent se poursuivre. Elles ont d’ores et déjà montré que les douilles de 9 mm retrouvées proviennent d’un pistolet d’alarme.